Il y a désormais un avant et un après Covid. La pandémie du XXIe siècle a bousculé les habitudes, banni les effusions, installé la distance entre les êtres, instauré la vie derrière des écrans et a tout mis en œuvre pour détruire ce que l’amour possède de plus magique, à savoir son exquise spontanéité.
Entre les baisers perdus dans le cyberspace, les êtres éperdus d’amour impossible à concrétiser, le télétravail et l’amour virtuel, force est de constater que notre rapport à l’amour a changé. La peur de l’Autre, potentiellement dangereux, dont il ne fallait pas s’approcher et avec lequel il fallait garder le masque ; effectuer des PCR avant d’éventuelles retrouvailles ; tout ceci a définitivement influencé le registre amoureux. Comment vivre sans se toucher, s’enlacer, se lover dans les bras d’un être aimé ? Comment surmonter les effets délétères des étapes d’aseptisation rendues obligatoires qui freinent les élans, aussi passionnés soient-ils ? Et si l’on prête à Freud les mots suivants : « L’amour ne résiste pas à une rage de dents », que dire alors de ce satané virus qui a bouleversé nos vies, fauché des êtres chers, semé la mort aux quatre coins de la Terre, traumatisé des générations entières ?
Cet ouvrage collectif regroupe 119 plumes célèbres et moins célèbres qui se sont prêtées au jeu d’enchaîner sur la dernière phrase d’un texte sans l’avoir lu – selon le principe du cadavre exquis – et dont les noms figurent par ordre alphabétique à la fin de l’ouvrage. Je tiens à les remercier un(e) à un(e). Les bénéfices nets générés par la vente de cet ouvrage seront reversées à "Achrafieh 2020", une ONG libanaise qui fait un travail titanesque dans un Liban plongé dans une crise existentielle et économique sans précédent.
Bélinda Ibrahim